J’ai ri aux éclat dès les premières lignes car, sans majuscule ni point, le ton est donné pour ce qui va être une critique hilarante de la condition humaine et un récit plein de compassion pour le porc-épic.
Alain Mabanckou nous transporte dans les fables de son enfance à travers un animal pas comme les autres. Celui-ci descend d’une lignée de porc-épic dont le destin était de servir les humains dans leurs desseins maléfiques. Comme son maître Kibandi, il n’a pas choisi cette vie pleine de haine, jalousie et convoitise. Ils ont tous les deux 10 ans quand leurs destins sont liés à jamais par l’initiation que Papa Kibandi fait subir à son fils. Dans le sillage de son père, le jeune Kibandi entame avec le porc-épic, son double nuisible, une vie d’assassinats nourris de rancoeur, d’envie, d’humiliation, et de manque de respect… Kibandi est enfermé dans cette course frénétique pour surpasser son père. Il devient esclave de son autre lui-même et en perd la vie.
Je n’ai éprouvé aucune sympathie pour Papa Kibandi, mais j’étais désolée pour Kibandi qui n’a pas su briser les chaînes de son destin malgré la promesse faite à sa mère. Et c’est là que le porc-épic devient plus attendrissant. Son regard sur le monde des humains est habile et sincère. Il a su développer une conscience et voir l’avenir avec optimisme. Il existe comme une réalité alternative, une seconde chance, la possibilité de créer un nouveau chemin de vie.
Et moi, cher Baobab, j’ai écouté avec humilité, au delà de la représentation matérielle des choses.
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